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Mekidèche handisportif

Dans un pays de 33 millions d´habitants, ce sont les sportifs handicapés qui prennent sur eux de ramener deux médailles, et pas n´importe lesquelles. Ce sont deux belles médailles en argent. En cette année 2005 où les Algériens ne rapportent rien, sauf en vendant leur or noir, nos handicapés ramènent de l´argent à la maison et c´est tout un symbole. Et ce n´est pas la première fois que cela arrive: après chaque manifestation sportive, dans laquelle nos sportifs ne brillent pas outre mesure, ce sont les handicapés, intervenant juste après, qui sauvent l´honneur. Ce qui peut se révéler choquant en revanche, c´est que nos sportifs handicapés, malgré leurs prouesses, ne sont jamais récompensés à leur juste valeur. Les réceptions officielles, les accueils à l´aéroport, les parades en ville, c´est toujours pour les autres, et pas pour eux. On vous salue bien bas, amis sportifs, car en plus de glaner des médailles, vous avez aussi l´esprit sportif et désintéressé.
Le plus dur on le sait, ce n´est pas le handicap, mais la résignation, le laisser-aller. Quand une personne est handicapée, de naissance ou à la suite d´un accident, se prend en charge, fait preuve d´un esprit combatif, on ne peut que rester admiratif, car en vérité elle est un exemple et elle donne une leçon aux personnes qui sont dotées de tous leurs moyens mais qui passent le temps à se plaindre, à gémir!
Le problème, c´est que ces prouesses ne sont pas assez médiatisées par les journaux, mais aussi par les médias audiovisuels, qui ont une plus grande audience.
On peut considérer que la médaille d´un handicapé n´est pas assez spectaculaire et ne fabrique pas de l´audimat. Peut-être, on se trompe sûrement. Si on prend la peine de mettre en valeur un tel exploit, il ne fait aucun doute qu´un grand nombre de télescopages ou d´auditeurs s´y intéresseront.Tous les contes de grand-mère le disent, et la sagesse populaire le confirme: ce sont toujours les plus petits, ou ceux que les autres considèrent comme diminués, qui réussissent à sortir leurs frères de l´embarras. Prenez Mekidèche lui-même, moitié d´homme, qui parvient, à force de ruse et d´intelligence, à tromper l´ogresse et à sortir vainqueur de toutes les épreuves auxquelles il aura été soumis. Il y a aussi l´histoire du Petit Poucet, Blanche-Neige et les sept nains. Il y a un proverbe qui dit: «Quand vous voyez un grand gaillard détaler à toutes jambes, c´est qu´il est poursuivi par un gringalet.»
En cette période de vaches maigres, où l´équipe nationale de football est éliminée de toutes les compétitions internationales à l´échelle mondiale ou africaine, et où la grande Rahouli elle-même a lamentablement échoué à Hemsinki, c´est bien que nos handisportifs viennent redorer quelque peu le blason et remonter le moral des Algériens, qui n´ont pas beaucoup de motifs d´être fiers, ni heureux. C´est la morosité à tous les niveaux. C´est la revanche de Mekidèche, du Petit Poucet et de Blanche-Neige.
En tout cas bravo Ishak Bentaleb (lancer au poids) et aux athlètes du relais du 4 fois cent mètres (Bentaleb, Firas Bentria, Yahia Ismaïl et Mohamed Messaoud). On n´oubliera bien sûr pas la médaille de bronze remportée par Firas Bendira au 100 mètres. Bravo les gars!

De Quoi j'me Mêle

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