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Déguisement

Maitre Ali Yahia Abdenour a déclaré au cours de cette semaine qu´Ouyahia était un militaire déguisé en civil, et L´Expression publie aujourd´hui la première partie d´un débat réunissant plusieurs confrères et duquel il ressort que les journalistes, en l´absence d´une classe politique structurée et d´une opposition pugnace, ont remplacé tout au long des années 90, les partis politiques. En d´autres termes, personne n´est à sa place.
Ouyahia est-il un militaire ? En remontant dans le temps, on retrouvera l´un des principes cardinaux de la Charte de la Soummam, qui stipulait la primauté du civil sur le militaire. C´était déjà un principe discutable, dans la mesure où, durant la guerre de libération nationale, la frontière était ténue entre le militaire et le civil. Les militants étaient tous des résistants, à ce titre, il revêtaient les deux casquettes civiles et militaires. Le combat pour la liberté et l´indépendance ne faisait pas ces subtiles distinctions. En outre, sous l´occupation, l´Algérie n´avait pas encore une armée de métier. Ceux qui s´engageaient dans la résistance, - tous membres du FLN par la force des choses, y compris ceux qui venaient d´horizon différents: PCA, Mtld, PPA; Crua... , agents de liaison, moussebels, réseaux de soutien -, à un moment ou à un autre, étaient tous appelés à manier des armes. Abane Ramdane et Ben M´hidi, les deux dirigeants qui avaient supervisé l´organisation et le déroulement du Congrès de la Soummam, étaient eux-mêmes de grands politiciens en même temps que des chefs de guerre. Et tous les autres dirigeants étaient dans ce cas: Ahmed Ben Bella, Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Krim Belkacem, , Amirouche. Ce dernier n´était-il pas avant le 1er Novembre l´un des membres les plus actifs du PPA? C´était donc, avant d´être colonel, un dirigeant politique. Au lendemain du Congrès de la Soummam, les témoignages disent qu´il fut chargé par Abane Ramdane de vulgariser et d´expliquer dans les maquis, notamment à l´est du pays, les résolutions de la plate-forme.
Donc, Ouyahia est-il un civil ou un militaire? Sincèrement, nous ne sommes pas dans le secret des dieux, et nous ignorons si Ahmed Ouyahia «émarge» quelque part, comme on dit à Alger. Et au fond, cela peut être considéré comme une question subsidiaire. On avait aussi dit que Bouteflika était un civil qui avait l´âme d´un militaire. On sait tous que de grands dirigeants politiques ont d´abord été des militaires: De Gaulle, Napoléon, Peron, Alexandre, César, Abdelkader, Massinissa,... Ils ont été de grands stratèges militaires qui ont gagné des batailles, ensuite ils ont été des dirigeants politiques de génie. Tout est donc question de charisme et de vision politique. On peut entraîner derrière soi tout un pays ou n´être, comme Pétain, qu´un simple collabo!
Revenons à maître Ali yahia: après avoir été l´un des promoteurs de Sant´Egidio, il fut par la suite l´un des mem-bres les plus actifs du groupe des Onze, avant avril 2004, qui avaient demandé à l´armée d´intervenir pour empêcher la reconduction de Boutfelika pour un deuxième mandat. On se souvient de la réponse du général Lamari: «Les mêmes qui nous demandent d´arrêter le processus électoral sont ceux-là mêmes qui dénonçaient l´interventionnisme de l´armée et lui demandaient de rejoindre les casernes.»
Quant au rôle de la presse, il y a encore beaucoup à en dire sur elle. Les journalistes sont-ils habilités à suppléer à l´absence des partis politiques? C´est un débat très et trop long, qui n´a pas encore été entamé en Algérie. Fayçal Oukaci, Adlène Meddi, fayçal Metaoui, Abdelkader Harichène, Smail Rouha ont jeté les premiers jalons de ce débat. Prenez connaissance des premiers comptes rendus de ce débat et envoyez-nous sur le meal vos observations.

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